Une discrimination systémique vécue par les femmes

Historiquement, on considère que le travail des femmes est de moindre valeur que celui des hommes. Les emplois traditionnellement féminins (enseignement, soins, etc.) sont moins bien rémunérés que ceux des hommes. Cette dévalorisation est au cœur d’une discrimination systémique que vivent les femmes sur le marché du travail. Les causes des écarts salariaux entre les hommes et les femmes sont, notamment, le nombre d’heures travaillées, la ségrégation professionnelle et la sous-évaluation des emplois. Il faut également noter que les femmes racisées vivent de plus grands écarts salariaux avec les hommes, en raison de préconceptions qui s’ajoutent aux autres discriminations que vivent les femmes.

Encore aujourd’hui, le travail féminin est sous-évalué, et l’on y associe plusieurs préjugés ou stéréotypes. En voici quelques exemples :

  • Leur travail requiert des aptitudes que toutes les femmes possèdent déjà naturellement ;
  • Elles travaillent moins fort physiquement et doivent donc être moins rémunérées ;
  • Leur salaire n’est qu’un salaire d’appoint au ménage ;

La Loi sur l’équité salariale : un droit fondamental !

Entrée en vigueur en 1996, la Loi sur l’équité salariale a pour objectif de « corriger les écarts salariaux dus à la discrimination systémique fondée sur le sexe à l’égard des personnes qui occupent des emplois dans des catégories d’emplois à prédominance féminine. » (Loi sur l’équité salariale, article 1). Cette valeur fondamentale qu’est l’équité salariale est aussi consacrée dans la Charte québécoise des droits et libertés.

L’égalité salariale et l’équité salariale sont deux concepts différents : l’égalité salariale c’est un salaire égal pour un travail égal alors que l’équité salariale c’est un salaire égal pour un travail différent, mais équivalent.

La Loi sur l’équité salariale est évidemment génératrice d’obligations pour un employeur dont l’entreprise compte au moins 10 personnes salariées. Il doit notamment réaliser un exercice d’équité salariale en procédant à une évaluation des catégories d’emplois et corriger les iniquités salariales.

En tant que travailleuse non syndiquée, comment faire respecter mon droit à l’équité salariale ?

La Loi sur l’équité salariale et ses mécanismes sont souvent méconnus des travailleuses sur le marché du travail et plus spécifiquement des travailleuses non syndiquées.

Unique au Québec, il existe une ligne téléphonique gratuite et confidentielle pour s’informer et être accompagnée afin d’exercer ses droits et recours. La ligne téléphonique Femmes. Équité. Salaire s’adresse aux travailleuses non syndiquées. Cette ligne est accessible en tout temps partout au Québec. Vous pouvez contacter le service pour toute question en lien avec l’équité salariale et sur vos droits, pour recevoir du soutien, pour comprendre les obligations de l’employeur et être mieux outillée afin de déposer une plainte.

Visitez notre site internet : https://femmesequitesalaire.ca/

Par Kimmyanne Brown et Roxanne Lorrain, coordonnatrices en droits du travail au Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT)